Championnats de France de décathlon féminin, en 2024 : Un pas vers la reconnaissance internationale ? (1)

Photos : Tom CARRASCOSA @tomahawket quelques autres

Vendredi 3 novembre, le comité directeur de la FFA s’est prononcé en faveur de la création d’un premier championnat de France de décathlon féminin en 2024.

Non, ça n’est pas un poisson d’Avril (en novembre !) Mais la réussite de la compétition organisée en juillet dernier dans le cadre de l’Open de France à Bondoufle (les 12 athlètes engagées ont toutes terminé l’épreuve), a fait pencher la balance en faveur d’une décision très attendue.

Il faut dire que depuis 2004 et le premier record du monde de la spécialité qu’elle avait établi à Talence, Marie Collonville attendait patiemment que les choses bougent, enfin !  

Ce sera à nouveau dans le cadre de l’Open de France, les 13 et 14 juillet prochain organisés à Talence (Gironde), que sera attribué ce titre, probablement le premier titre national décerné dans le monde pour une épreuve qui tarde à être reconnue au niveau international. Un groupe d’Américaines, emmené par Lauren Kuntz et Jordan Gray, se bat de son côté pour la même reconnaissance de l’autre côté de l’Atlantique.

Mais l’année des Jeux qui se déroulent à Paris pour la première fois depuis un siècle, la FFA se devait d’être pilote dans les efforts réalisés pour que les femmes aient accès aux mêmes épreuves que les hommes. On peut rappeler que le décathlon reste à ce jour la seule discipline de l’athlétisme où aucun titre international n’est décerné ; aucun meeting du World Athletics Tour ne le permet non plus.

Ce championnat, dont les modalités pratiques sont encore en cours de validation, pourrait aussi être ouvert à quelques athlètes étrangères – on peut rappeler que deux américaines s’étaient déplacées à Bondoufle, dont l’actuelle meilleure décathlonienne du monde Jordan Gray. Les qualifications s’effectueront au sein des Ligues, lors des championnats régionaux et des pré-France. Dans la mesure où il n’y aurait pas suffisamment d’athlète pour constituer un groupe spécifique et pour des raisons pratiques, elles concourront avec les cadets.

Les normes du décathlon féminin sont bien sûr celles qui régissent l’athlétisme féminin : 100m haies à 0.84m, poids de 4kg, disque de 1kg, javelot de 600g. L’ordre des épreuves est le même que pour le décathlon masculin (dans la version originale de 2001, plusieurs épreuves étaient inversées, ce qui pénalisait les athlètes féminines).

Des performances plancher seront appliquées (sur le total réalisé et au saut à la perche, comme en 2023). Seront qualifiables toutes les athlètes des catégories Cadette à Master. La compétition sera disputée aux normes séniors (y compris pour les cadettes).

Cette grande première est le fruit de la détermination d’un petit groupe de travail (mixte !) de fervents partisans de l’avènement de cette discipline mythique au plus haut niveau international. Sous l’impulsion de l’athlète du SCO Ste-Marguerite-Marseille, Adeline Audigier, épaulée par l’engagement sans faille de l’olympienne Marie Collonville.

Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, il est aussi question d’organiser un heptathlon féminin en salle (toujours sur le modèle masculin), à l’occasion de la 7e édition du X-Athletics d’Aubière les 27 et 28 janvier prochain, meeting classé « silver » du World combined events Tour. Ce serait alors une première mondiale

On ose espérer que cette courageuse initiative de la FFA sera suivie de près par les médias et copiée partout ailleurs en Europe et dans le monde, notamment par les nations en pointe dans les Epreuves combinées : les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Estonie… pour déboucher le plus rapidement possible à son inscription au programme de tous les championnats internationaux, jusqu’aux Jeux Olympiques, d’ici… 2028 ou au plus tard 2032.

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